Hisse et Ho !

(Photo : Sophiek)

Grand soleil et ciel bleu sur Saint-Malo samedi dernier pour le début du Festival Étonnants Voyageurs. Ce beau temps n’a pas duré, mais grâce à Lise, ma formidable et combattante éditrice, j’ai découvert la cité des corsaires, que je ne connaissais pas encore, et rien que le fait de parcourir les remparts et de regarder l’océan me réjouissait à l’avance.

Tosca

Bernard Jeunet

Bruno Heitz, « Monsieur 2D » (Rouergue Jeunesse 2012)

Patrick Pasques

N’étant pas une festivalière aguerrie, j’ai malheureusement manqué de temps pour voir et entendre tout ce qu’il y avait à voir et à entendre, mais je n’ai pas raté l’exposition « La Fabrique Poétique », liée à ce qui m’intéresse particulièrement en ce moment : boîtes, découpages, assemblages et rêves minuscules en relief. J’ai pu ainsi admirer les poissons et les oiseaux de carton de la regrettée Tosca, charmante femme pleine de talent que j’ai un peu connue autrefois, et qui a malheureusement disparu à 54 ans, en septembre dernier. J’ai adoré le « Monsieur 2D » de Bruno Heitz, ainsi que les épatants mangeurs de livres des Chats Pelés (Lionel Le Néouanic et Christian Olivier) ou les monstres sympathiques de Natali Fortier. Mais je me suis surtout scotchée, bouche ouverte comme une gosse de huit ans, devant les usines géniales de Pascale Boillot, la délicatesse des œuvres de Bernard Jeunet, la nostalgie de celles de Patrick Pasques, dont les pliages simples et drôles cousinent avec les origamis, et les boîtes fabuleuses d’Olivier Thiébaut.

Olivier Thiébaut, « Les hommes n’en font qu’à leur tête », éditions Sarbacane (2011)

Beaucoup de rencontres chaleureuses, aussi, avec la communauté littéraire haïtienne et africaine autour de la jolie galerie « Les Naufragés du Temps », qui nous a tous réchauffés par la suite, gelés que nous étions, dès dimanche, par un climat de Toussaint. La découverte de Bruce Clarke et de ses aquarelles profondes et fortes, une rencontre avec l’écrivain togolais Sami Tchak, calme et lumineux malgré la pluie battante, et un baiser reçu sur le front de la part du grand poète haïtien Frankétienne, resteront gravés dans ma mémoire.

Bruce Clarke, « Manité »

Salut amical à Guillaume Jan, qui m’a gratifiée de la plus belle dédicace du salon, et remerciements à Françoise de Maulde, à Bernard Bonnelle (« Aux Belles Abyssines » est déjà commencé !), à Laurent, à Jeanne, aux lecteurs de tous horizons, et à tous ceux qui ont fait de ces trois jours une traversée paisible, malgré la crise qui continue de gronder derrière le rideau gris du temps.

19 réponses

  1. Il y a ou avait un truculent restaurant à Saint -Malo, j’espère que tu as pu aller y festoyer. Ton billet est rafraichissant par la candeur et la simplicité de tes émerveillements, tu as su t’émerveiller avec un regard d’enfant sans faire la maligne, jouer la malouine affranchie, pourtant tes œuvres personnelles , ta culture ont , je n’en doute pas, enrichie tes collègues festivaliers. Voilà un billet qui chasse les embruns des jours de bruine et les vagues à l’âme, distillées par un marketing qui sent le rance et coule à flot, alors qu’il ferait mieux de couler, tout court, au fond, il n’y a pas de quoi se marrer!

    1. J’ai festoyé dans pas mal de restos, du coup, dont, je crois, celui dont tu parles (est-il bien de l’autre côté de la ville ?) :)
      La Rance ne sent pas le rance, oui (bien joué !), hahaha ! Sinon, pour le regard, j’étais vraiment une gosse, à papoter de Surcouf dès que possible, à rigoler de l’histoire de la statue de Duguay-Trouin, qui, jadis (elle a été déplacée depuis), pointait son doigt vaillant vers… une vespasienne (juré, c’est un Malouin qui me l’a racontée, c’t’histoire-là !), ou à admirer les gréements du trois-mâts reconstitué par les Angliches, ou à ricaner parce qu’une mouette friponne avait choisi l’auguste tête de Châteaubriand pour promontoire, au risque de lui infliger un peu de guano sur le pif…
      Enfin bref, huit ans. :D

  2. Voilà bien un festival qui me tente, chaque année et je n’ai jamais pu y aller. J’étais sur l’Atlantique, moi aussi, mais plus bas. Et ce n’était guère plus agréable météorologiquement. Et pas d’étonnants voyageurs pour me réchauffer ni m’émerveiller, encore moins me faire un bisou sur le front. Les usines de Pascale Boillot sont géniales, en effet.
    Et ta photo, très belle, prise avec un petit rayon de soleil,non ?

    1. J’espère que tu iras, je pense que ça te plaira. Sinon, j’imagine que tu as eu aussi froid que moi en regardant les vagues, hahaha ! (Me suis jamais autant pelée que ces derniers jours, jamais !) Pour le baiser du Prophète Frankétienne, c’était aussi épatant que surprenant, et très touchant…
      Pour la photo, j’ai triché, c’est un rivage normand, en fait, pris il y a quelques mois chez des copains (pas pu prendre de photos correctes à St-Malo, trop brouillasseux et gris, hélas…)

    2. PS : j’ai d’ailleurs un peu discuté avec un photographe pro qui pestait comme un fou à cause du manque de lumière, pendant que ses victimes tremblaient devant un joli fond bleu scotché à l’extérieur du salon… :)

    1. Le livre de Bernard Bonnelle est très bien, sous ce beau titre. Ca parle de Djibouti du temps de la « drôle de guerre », c’est très joliment écrit, et j’aurais bien aimé que cela soit plus long (j’adore les romans d’aventure) :D

    1. C’est vrai que ce type est un gentleman. Posé, érudit et appréciant le jeu au filet (je déteste ces longs échanges de gros bras… ).

  3. La photo jetée en en tête du billet est splendide, je comprends que les eaux y font les paresseuses et que les mouettes rieuses jouent les curieuses…..T’es douée!!!
    C’est mieux que la foire aux vanités cannoise où un « accident » de robe dévoilant l’ intimité d’une star fait événement. Pourquoi? A t-elle, cette femme, un sexe à piles qui ne se suce que si on l’enserre? A moins que, effet de la crise, cette pauvre actrice n’a plus les moyens d’acquérir de la lingerie et aurait besoin de soutiens . Autre hypothèse, c’est une Femen en tenue camouflée qui a trouvé une feinte , une chevalier néon qui a tiré sa fente, comme à la parade, pour faire fondre les bavasseux, tapis rouges. Mystère et boules de geishas , motus et lèvres cousues…mais quelle information et quel suspense…

    1. Ah j’ai pas vu la dame à poil sans poils… Pas suivi Cannes, j’t’avoue, cette année, et en ce moment, j’ai abandonné les news pour les livres (le seul truc qui ne me fatigue pas chez les humains, c’est leur intelligence créatrice, tout le reste m’ennuie)… :D
      Merci pour la photo ! :)

  4. Oh c’que c’est moche, cette coiffure de footeux-galette-sur-la-tête… Même Tsonga est moche avec cette coiffure à la con. On dirait une moumoute. Pff…

  5. Ah, parce que la femme à poil n’en avait pas…Bof…j’m’en fous,je vais même pas tomber des nues, elle peuvent aller se rhabiller…C’est du croustillant de pacotille, pas plus poilant que le DSQ faisant la vedette au même endroit.
    Je suis choqué par la palme d’or attribué à Kechiche, compte tenu des conditions dénoncées de tournage. Ce mec semble avoir un comportement de seigneur féodal que le statut d’artiste ne justifie pas.
    J’ai trouvé intéressant l’article sur le monde.fr « Sous la palme d’or, la plaie de l’argent » ….Apocalypse now… et le plus fort copula…..

    1. Ah ben pour le duvet, je ne sais pas du tout, j’ai extrapolé à partir de ton compte-rendu, hahaha !
      Sinon, bah, c’est pas nouveau tout ça…

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