Michel Gourdon

Meurtres en gros plan : Michel Gourdon

Dans les années 60, on ne laissait pas traîner les romans dits « de gare » n’importe où. Fallait pas que des menottes innocentes puissent en feuilleter quelques pages au risque de tomber sur des phrases comme « il glissa sa main dans sa poche intérieure et caressa le revolver. Il était là, tiède et pesant comme une bête » ou « la tension nerveuse exacerbait son désir ». Oui, bon, la réaction parentale peut se comprendre, c’était pas de la prose Comtesse de Ségur, ni du Balzac, assurément. Aux Éditions « Fleuve Noir », quelle que soit la collection (Feu, Angoisse, Espionnage, Spécial Police, etc…), le problème était plus crucial encore, et papa, maman, oncle Georges ou grand-père Henri avaient des sueurs froides en songeant aux couvertures de Michel Gourdon.

Si vous avez plus de trente ans, ne me dites pas que vous ne connaissez pas Michel Gourdon. Évidemment, si vous avez trente ans pile-poil, vous êtes (un peu) excusé, vous n’aviez que deux printemps au moment où il a arrêté d’œuvrer pour le Fleuve Noir, après dix-huit ans de bons et loyaux services, c’est à dire à peu près 3500 couvertures. 3500 gouaches. Une paille.

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