Take five – Dave Brubeck
C’est parfois étrange de vivre dans un pays qui swingue aussi peu. Voilà une question que je me pose d’ailleurs souvent : pourquoi les Anglo-saxons swinguent-ils, et pas nous ? Est-ce que c’est simplement une tournure mentale ? Le fait que l’humour aille si bien avec le swing me le laisse penser de plus en plus. Certes, ici, on a l’esprit, le fameux « esprit Français ». On a aussi de beaux esprits, je veux bien le reconnaître, malgré cette mode du ricanement désagréable qui s’infiltre aujourd’hui partout (c’est toujours l’autre qui est ridicule, chez les Français, bien sûr). Peut-être aussi que le problème vient de notre langue, terriblement précise, carrée, quand la langue anglaise est plus floue, si ronde…
Je ne trouve pas de réponse satisfaisante. Tout ce que je sais, c’est que je n’aime pas vraiment « La Marseillaise », hymne que je trouve lourd et pompier. Ah, la marche en rang… C’est sans doute un peu l’origine du problème des Français, ce goût de la musique militaire, ce « Oooon-deux ! Oooon deux ! », qui fait que le public claque toujours des mains sur le temps fort, jamais sur la caisse claire, et donc manque si souvent de légèreté.