Ce week-end, engloutissement dans le tsunami coloré du Salon du Livre, avec une impression puissante et désagréable de noyade absolue. Dans ce hall immense bourré à craquer, temps accéléré et silence aboli, la place est désormais tenue par des hordes d’admirateurs ébaubis de vedettes (« Regarde, c’est Françoise Hardy ! », « Attends-moi, je prends une photo de Marc (Lévy ) ! »), par des gens qui veulent d’abord voir ou être vus. Du coup, on ne distingue plus les écrivains – ou plutôt on ne les entend plus : tous sont devenus des VRP assommés de demandes, vendant leurs livres comme les troufions démobilisés vendaient des bas, du chocolat et des cartouches de cigarettes après la guerre, dans ce qui est devenu une foire d’empoigne absolument effroyable, comme le reste de ce nouveau monde de plus en plus schizo.
Grosse fatigue. Musique.