séries US

Gaga de Game

 GoT

Paraît qu’en Chine, Game of Thrones est tellement censurée qu’elle ressemble à un doc rasoir sur les châteaux forts du Moyen-âge. En France, pas (ou moins) de censure, mais un bazar inextricable, car chez nous, le manque de respect pour les séries est depuis longtemps une constante. Ici, on atteint le paradoxe d’en avoir à la fois trop et pas assez. Certaines sont larguées à des heures tellement tardives qu’on ne peut que les rater, quand d’autres, bonnes ou non, subissent des rediffusions ad nauseam. Pour quasiment toutes les chaînes du câble ou de la TNT, bourrer une soirée ou une journée d’épisodes en vrac, tout en mélangeant allègrement les saisons, est devenu une norme. Les hacher de pubs et les doubler de façon calamiteuse ne leur suffisant pas, faut en plus qu’ils gâchent, qu’ils tronquent, qu’ils mélangent jusqu’au point de rupture. Désolée, mais non, je ne reverrai pas pour la quatorzième fois le même épisode des Experts Manhattan ou de NCIS saison 6 avant de re-re-re-revoir celui de la saison 2. J’peux pas, j’peux plus.

Continue la lecture

Tiuwwiiiiiittt !

San Francisco, photo type « Bullitt », avec l’île d’Alcatraz à l’horizon.

Qu’est-ce que le « Tiuwwiiiiiittt ! » ? Ceux qui ont vu « Lost » le savent : c’est le glissement chromatique vers le suraigu (je ne sais pas si ces termes sont exacts, mais je n’en trouve pas d’autre pour l’instant) des violons au moment pile où l’un des héros se retrouve face à un danger ou à une découverte bizarre. C’est dans cette série que j’ai entendu ce gimmick musical pour la première fois. À mon avis, il est probablement aussi marquant que le « Twiiit ! Twiiitt ! Twiiitt ! » frénétique des violons de Bernard Herrmann pendant la fameuse scène du meurtre de Janet Leigh dans « Psychose ». Tellement marquant même que désormais, le compositeur Michael Giacchino, son créateur pour « Lost », le réutilise dans les autres séries américaines sur lesquelles il travaille. Je l’ai ainsi réentendu dans « Fringe » et dans « Alcatraz ». Mais je l’ai aussi repéré ailleurs, dans « Hawaï Five-O », par exemple. Et comme une partie de ces séries emploie en outre quelques acteurs clefs de « Lost » (Jorge Garcia dans « Alcatraz », ou Daniel Dae Kim et Terry O’ Quinn dans « Hawaï 5.0 »), ce « truc » musical donne un contrepoint assez étrange aux histoires qui en sont gratifiées, un clin d’œil « lostien » plutôt marrant – surtout sur les séries fantastiques. Comme une marque apposée discrètement dans les productions de J.J. Abrams (excepté pour « Hawaï Five-O » qui n’est pas de son cru).

Continue la lecture