Y’a pas d’souci, m’dame…

Pardon de poster si peu souvent, mais honnêtement, tout est tellement désespérant, ces temps-ci, des guerres fanatico-religio-tribales fratricides des uns jusqu’aux complots d’espionnage universel des autres, des forêts qui brûlent ou des fleuves qui débordent jusqu’aux cœurs des salades industrielles blanchis à coup de désherbant pour le gogo qui aime la laitue jaune à bas prix, des médicaments tueurs jusqu’à l’impossibilité, ici, de mettre fin à la pollution des pesticides, enfin bref des promesses non tenues de dirigeants retors, compromis ou simplement bêtes comme leurs pieds pendant l’inexorable avancée de l’appauvrissement de tous, intellectuel comme financier, pour le bonheur de quelques uns, que les bras m’en tombent régulièrement.

Mais « y’a pas d’souci », comme je l’entends dire de plus en plus souvent – et cette expression moche et passe-partout m’est vraiment devenue aussi pénible que les 200 000 « voilà » qui parsèment désormais obligatoirement tous les blablas.

« Y’a pas d’souci », vraiment ? Heureusement que des gens comme Julian Assange, Bradley Manning ou Ed Snowden – incidemment, au fait, la France, cette pâle annexe des Etats-Unis déguisée en championne des droits de l’homme, proposera-t-elle l’asile politique à Snowden ? M’étonnerait fort ! –  estiment, eux, qu’il y a de gros, gros soucis à se faire quant à l’avenir de l’humanité. Parce que face au flicage de tous (et il va bien falloir fliquer les gens si on ne leur donne plus de quoi vivre décemment tout en continuant d’aspirer le pognon par le haut), on continue de lire les opinions de benêts facebouqués qui, n’imaginant pas ce que peut être une vie d’esclave, estiment n’avoir « rien à cacher », sans jamais prendre la mesure réelle de l’affrontement actuel de Mammon (versant financier-religieux néo-lib’) avec Moloch-Baal (versant religieux-financier néo-Cro-Magnon).

Face aux héros nommés ci-dessus, il existe aussi des héros ordinaires. Figurez-vous que j’en ai rencontré un il y a deux jours. Un jeune homme intelligent, sensible, honnête, qui, trouvant une liasse de billets de 500 euros abandonnée dans un vestiaire de sport, l’a rendue à son (crétin) de propriétaire oublieux. Ce jeune homme va évidemment passer pour un imbécile aux yeux des cyniques et des merdeux qui nous polluent constamment l’esprit. Mais à mes yeux à moi, et je le lui ai dit quand il m’a raconté, encore un peu piteux, cette étonnante histoire, il s’est comporté en gentleman à l’ancienne, c’est-à-dire en véritable résistant face à la médiocrité actuelle, qu’elle soit celle du « Yapadsouci » semant son pognon dans un vestiaire, ou celle du « Yapadsouci » piquant ledit pognon au nom du « pas vu, pas pris » habituel.

(Eh oui, on peut encore n’être ni mammonien, ni molochien, et voilà pour le Prism.)

17 réponses

  1. Tiens t’as libéré du temps pour pondre un billet, bien troussé comme d’hab, un brin édifiant…Une fois n’est pas coutume.
    Je croyais que les préparatifs de ton mariage t’obnubilait.J’en concluait que cette loi qui veut que tous soit mariés, changeait vraiment , les habitudes les mieux ancrés:)
    J’ai appris quelque chose en te lisant « yapadesouci » , je vais bannir « voilà » de mon charabia au profit de « Et liasse! » ,ma bonne dame! :)

    1. :)
      L’autre jour, c’était un gars de chez SFR qui me tannait pour me vendre un truc inutile qui m’a répondu « Y’a pas d’souci » quand je lui ai dit que « ça ne m’intéressait pas, désolée ».

  2. Toi aussi ça t’énerve ce « voilà » ponctuant chaque phrase des phraseurs qui nous rasent. Remarque, il y a eu « tu vois » à une époque. Yapadsouci, ça dit rien, ça dit tout. Et surtout cette fausse décontraction, cette prétention à se dégager quand on est dans le purin jusqu’au cou.
    M’enfin, il fait beau ! Enfin ! Alors, yapadsouci ! Oups pardon !

    1. :) Ici c’est mitigé, comme d’hab’, un jour de soleil pour quatre de nuages. Ah là là.
      Fut un temps pas lointain où on entendait « no problemo » toutes les cinq minutes, aussi.

  3. Il y a quelques jours, par le plus grand des hasards, je tombe sur Henri Lecomte à la télé. On lui demande s’il n’est pas un peu gêné d’avoir été l’un des premiers à planquer son pognon en Suisse alors que c’est l’Etat qui a fait de lui le sportif qu’il a été via l’INSEP. Et lui pas démonté du tout de dire que quand on gagne de l’argent et que la « carrière » s’arrête si tôt, ce n’est pas vraiment anormal de mettre de côté (ou un truc dans le genre).

    Lamentable.

    1. On a un problème avec l’argent, en France, c’est certain. D’un côté, gagner beaucoup est mal vu, jalousé et très (trop ?) taxé, donc les gens riches finissent par partir (tout en continuant de profiter des services de soin, etc.) De l’autre, le Français qui paie ses impôts n’en a pas pour son argent, d’autant que la gestion est toujours aussi mauvaise au sommet, avec les gabegies qu’on connaît (genre Paris Plage en visible, et moult rapports inutiles payés des fortunes en moins visible), et que l’impôt, de moins en moins direct, n’est plus assez juste. Je lisais, mais je ne sais pas si c’est exact, que si on revenait au système d’imposition progressif d’avant 2000, l’État encaisserait les milliards supplémentaires dont il a besoin en ce moment. (Et quid de l’impôt prélevé à la source, qui nous éviterait des tonnes de paperasses, et des tonnes de fraudes ?)

      Bon, rien à voir, ou indirectement, avec Leconte. C’est vrai qu’une carrière de sportif s’arrête à la trentaine, mais les moins à plaindre sont les tennismen têtes de séries ou les footeux connus, quand même, effectivement.

      Ah, si nos bons dirigeants avaient songé à l’harmonisation fiscale de L’Europe avant d’ouvrir ses portes… Et si nos ministres de droite ou de gauche étaient un peu moins dogmatiques, un peu plus courageux et un peu plus justes… Et si tous les cumulards en haut de l’échelle étaient un peu moins favorisés…
      On peut rêver. :D

  4. Depuis tout petit, il paraît qu’il disait « ch l’aime » l’argent, le riton. Il faut le comprendre , le tennis lui a appris à se méfier des revers , qu’il vaut mieux un franc suisse qu’un coup droit. Lecompte en suisse , on l’appellerait « le petit fait des erreurs », çà ne m’étonnerait pas….

  5. @ Obni : finalement, je crois que je suis beaucoup plus choquée par tous ces « serviteurs de l’Etat » qui trichent, cumulent des salaires et des facilités, engrangent des paquets de thune ou des valoches bizarres, et se servent du système pour se loger dans les appartements peu chers normalement destinés aux gens moins fortunés. Ça, ça me fout en grosse grosse rogne.

    1. Perso, je suis gêné par les deux… Je ne trouve pas sain que l’on planque son fric ou alors que l’on change de nationalité. Pour les élus, je serais très sévère… et surtout je n’accepterai ni cumul, ni renouvellement de mandat.

      Ce que dit Etienne Chouard est très intéressant

      http://www.youtube.com/watch?v=Sq7S-sZSxRE

      (c’est un peu long mais passionnant !)

    1. Hahaha !
      Figure-toi que je suis en train de te lire depuis deux jours, cher Grand Songe. J’en suis à « Genesistrine » et miam ! ;)

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